Sans vouloir retirer son aspect tragique à un récent fait-divers, un assassinat, c’est un “meurtre commis avec préméditation”.
Alors parler depuis hier soir d’assassinat au sujet d’un corps, retrouvé dans une zone de guerre civile, sans avoir pour l’instant la moindre information sur les circonstances de la mort de la victime, c’est un abus de langage, histoire de faire de la surenchère dans le pathos.
Mais ça n’est finalement qu’un exemple de plus de la manière dont les médias (et les hommes politiques, pasqu’alors que j’allais une fois de plus déverser mon fiel sur les gens qui causent dans le poste, il semblerait que dans le cas présent le coup soit parti de l’Élysée) ne peuvent plus s’exprimer qu’à grands renforts de superlatifs, quelle que soit la banalité des propos tenus. Meurtre ou homicide n’étaient visiblement pas assez forts…
Si je voulais céder à la même facilité qu’eux, je pourrais les accuser d’assassiner la langue française. Mais je me contenterai de dire une nouvelle fois qu’ils la massacrent.
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Les mots ont un sens
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